Après une première collaboration avec le Chef Multi étoilé Jean-François Piège avec Le restaurant La Terrasse qui propose une cuisine fraîche et ensoleillé, et la carte du room-service, Le Selman Marrakech ouvre Sabo, un restaurant du soir, festif et raffiné, mêlant savoir-faire français et richesse des produits marocains.
J’ai eu le plaisir d’y dîner et c’est un sans-faute.
L’atmosphère d’abord qui change au cours de la soirée. Treize ans après avoir pris en charge la décoration du Selman et en avoir fait un bijou Arabo mauresque, Jacques Garcia est revenu mettre sa touche inimitable au restaurant Sabo. Zelliges, plâtres sculptés et autres pièces d’artisanat marocain, donnent une âme authentique et feutrée au lieu qui est en cohérence avec l’hôtel. Même le nom est un clin d’oeil aux sabots des chevaux et créé un lien entre la table et les écuries prolongeant ainsi l’esprit du Selman où chaque détail, du décor au menu raconte une histoire.
J’ai adoré le toit ouvrant qui promet de belles soirées d’été, la tête dans les étoiles, les assiettes Oriente Italiano de Richard Ginori, l’argenterie chinée, les verres en cristal et les fleurs (tulipes, pivoines dans les tons de bordeaux-mauve), la lumière tamisée pour une ambiance feutrée.
Dans l’assiette, le chef s’est amusé à plonger dans le savoir-faire français en s’imprégnant des codes de la Belle époque qu’il a interprétés en les associant à l’opulence des produits marocains comme les crevettes de Oualidia ou l’huile d’argan qui donne aux cœurs de laitue une tout autre dimension. J’ai été surprise par tous les plats que j’ai goûtés, que ce soit par un ingrédient ou une méthode de cuisson : brocolis cuit au feu de bois à l’ail des ours et au piment, salade de homard avec son jus coraillé à l’estragon et ses délicieuses feuilles de chiso, les fines tranches de dorade du pays marinées à l’huile d’olive, grenade et aneth, le chateaubriand et son condiment d’herbe d’un tigre qui pleure, la soupe de fruits rouges au champagne et ses pétales de roses cristallisés et zestes d’oranges. Dans chaque plat, une surprise, une émotion, un dialogue entre les terroirs, et surtout, le respect du produit.
La prochaine fois je goûterai la terrine de foie gras cuit sur la braise, condiment d’orange du domaine car le chef Rabia Ghra qui a travaillé dans le Sud-Ouest me l’a vantée.
« Je souhaite que SABO soit, avant tout, un restaurant qui régale les convives tout en correspondant à l’ADN du Selman Marrakech, une maison qui a, pour moi, un véritable supplément d’âme. J’aime le savoir-faire français, il me tenait donc à cœur que la scénographie soit travaillée, parfois même un peu spectaculaire » a expliqué Jean-François Piège. Beaucoup de plats sont terminés devant nous, comme la glace délicatement posée sur le soufflet au chocolat ou le flambage des huîtres.
Ce qui m’amène à parler du service qui est exceptionnelle. Cela fait plaisir de trouver ce niveau d’exigence au Maoc. Un sans-faute je vous dit, un lieu où l’on se régale simplement.
Ouvert du mardi au dimanche à partir de 19h30. Réservations : +212 524 45 96 00.
