A partir de ce soir, le JAAL Riad Resort accueille l’exposition d’une artiste rare que j’ai rencontré à l’occasion d’un atelier de céramique organisé par le Spa du Mandarin Oriental.

J’ai adoré ses créations en raku et je suis heureuse que nous puissions les exposer à l’hôtel. Christine Sawas se définit comme une sculptrice contemporaine qui utilise la céramique, comme vecteur d’une recherche identitaire et anthropologique. Son esthétique est influencée par le naturalisme primitif et l’art figuratif.
Sa technique de prédilection est le Raku, une méthode de cuisson ancestrale d’origine japonaise (XVIe siècle), intrinsèquement liée à la cérémonie du thé et à la philosophie Zen. Mais le Raku n’est pas seulement une technique, c’est aussi une rencontre. La pièce, façonnée par la main, entre dans le feu. En quelques instants, elle atteint l’incandescence rouge. Arrachée au four, elle respire encore la flamme quand elle est déposée dans les matières végétales. Alors, la fumée l’enveloppe, l’étreint et la marque à jamais.

De ce dialogue naissent les craquelures, les noirs profonds, les reflets de cuivre et d’argent.
Chaque création garde la mémoire de l’instant, unique et imprévisible, comme un souffle saisi dans le Raku, c’est l’alchimie de l’imperfection et de la beauté éphémère, un hommage aux éléments et à leur puissance créatrice.


Établie à Marrakech, Christine Sawas, curieuse de tout, s’est formée aux quatre coins du monde tout au long de sa vie. Elle s’inspire de la tradition céramique locale qu’elle réinterprète avec une empreinte moderne et explore d’autres techniques de cuisson primitives comme l’Obvara et le Saggar firing, souvent pour ses sculptures murales, mais aussi le Raku nu, une variante spécifique du Raku dont le nom vient du fait que l’émail est retiré à la fin du processus, laissant l’argile (la terre) à nu.

Elle aime jouer avec les textures et les matières et la puissance de la terre, le geste ancestral ne cesse de la fasciner.
Son travail oscille entre l’organique et le minéral, cherchant à laisser une trace humaine et une émotion tangible, à transformer l’art utilitaire de la céramique en une véritable forme d’expression de soi et du vivant. Son œuvre, douce et précise raconte une histoire…celle du temps, du hasard et d’une passion.
Du 29 octobre au 13 novembre au JAAL Riad Resort, Agdal, Marrakech
Vernissage le 29 à partir de 18h00