Quatre ans après un premier roman, l’Envers de l’été, en lice (final) pour le prix Senghor du premier roman, Hajar Azell revient avec un magnifique livre sur la fuite et l’exil.
On y suit le parcours d’Alice, journaliste pigiste qui débute sa carrière à Beyrouth en 2010, puis se retrouve au cœur de la révolution égyptienne de 2011. Sur la place Tahrir, elle rencontre Bassem, un journaliste avec lequel elle connaît une passion attisée par la ferveur politique. Désireuse d’embrasser les révolutions du printemps arabe, elle poursuit sa quête jusqu’à Alep où un drame survient. De retour à Paris, elle sombre dans la dépression, jusqu’à sa rencontre fortuite avec un jeune migrant d’Oran qui la mène en Algérie, sur les traces de ses origines et d’une femme disparue.
Le Sens de la fuite est un très beau portrait de femme, une travailleuse acharnée qui parle l’arabe parce que son père était algérien, une femme à l’écoute des tensions du monde qui veut être au plus près de ce qu’elle raconte.
Un roman troublant auquel on pense bien après l’avoir terminé qui nous confronte à nos propres errances, nos propres fragilités, nos propres questionnements sur un monde qui nous échappe.
Aux Editions Gallimard