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La Destination du mois : Le St Regis La Bahia Blanca

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans le TGV Tanger/Casablanca. En route pour Marrakech après un idyllique week-end passé à Tamuda Bay, au St Regis La Bahia Blanca. Cet hôtel 5 étoiles, à quelques kilomètres de Fnideq, a ouvert il y a quelques mois.

Une histoire forte

 

Il appartient à la famille des St Regis. Le premier hôtel portant ce nom a été construit au début du 20e siècle à New York par John Jacob Astor IV (mort dans le naufrage du Titanic), qui possédait déjà la moitié du mythique Waldorf-Astoria. Le St Regis dont le nom est emprunté à un jésuite français à l’hospitalité légendaire, Jean-François Régis, a vu défiler des résidents célèbres, de Dali à Marlene Dietrich, en passant par Alfred Hitchcock, ou John Lennon. Il a aussi fait des petits. Aujourd’hui, une cinquantaine d’hôtels et resorts ont été érigés dans des lieux très prisés, de Bali à la Polynésie, en passant par Dubaï, Paris ou Rome. 

Au St Regis La Bahia Blanca, on retrouve les rituels qui ont fait le succès et la réputations de l’hôtel newyorkais : l’afternoon tea proposé chaque après-midi à la Library ; le Bloody Mary, cocktail inventé en 1934 par le barman Fernand Petiot du célèbre King Cole Bar, servi au bar dans une version marocaine ; le sabrage du champagne au coucher du soleil (tradition remontant aux guerres napoléoniennes au cours desquelles Bonaparte célébrait les victoires comme les défaites en ouvrant les bouteilles de champagne avec son sabre). Ainsi que le service Majordome, une prestation emblématique de l’enseigne depuis plus d’un siècle qui anticipe les attentes : assistance pour faire et défaire les valises, repassage de deux vêtements par jour, service de boissons tout au long de la journée,…

 

Une architecture contemporaine qui s’inspire du Maroc

Au St Régis, en février, la vie est douce, et j’ai adoré y séjourner.

Deux bâtisses blanches de quatre étages se dressent face à la Méditerranée. Le cabinet d’architecture Smallwood Reynolds, Stewart &Associates Inc. s’est inspiré d’éléments traditionnels du nord du Maroc, des riads et palais les plus cossus et a créé des jardins descendant vers la plage pour une esthétique méditerranéenne nouvelle. 

Les 83 chambres et 17 suites offrent toutes des vues sur la grande bleue et ont été décorées de manière très sobre dans les tons de beige et bleu. Mention spéciale pour le luxe discret des peignoirs et chaussons Frette, les fournitures de bureau (post-it, trombones,…), et les infusions et thés Sayra.

 

De notre suite junior, installée sur le canapé, j’ai pris plaisir à observer la piscine en contrebas, reprenant les courbes de la montagne en face, mais aussi les changements de couleurs et les scintillements de la mer à chaque fois que le soleil faisait de furtives apparitions à travers les nuages.  Un spectacle vivant dont on ne se lasse jamais. 

Quelques touches d’artisanat local nous rappellent que nous sommes au Maroc : le zellige dans la salle de bain traité comme un tableau, la présence de sculptures représentant des équidés. 

Les espaces communs sont également très contemporains. J’ai beaucoup aimé la taille humaine de l’hôtel, la gentillesse et la disponibilité des équipes, la présence de beaux livres dans toutes les pièces, les œuvres d’artistes marocains (Tibari Kantour, Amina Agueznay,…), les tableaux en zelliges de l’artiste multidisciplinaire originaire de Tétouan, Amine Asselman, les camaïeux de vert émeraude dans la brasserie et le parfum d’ambiance Caroline’s Four Hundred qui plane partout. Inspiré par l’un des plus splendides bals de Caroline Astor, il tient son nom des 400 invités de marque qui représentaient le bottin mondain de la société new-yorkaise de l’époque. Son parfum capture à la fois les bois exotiques de la salle de bal, les palmiers en pot et les fleurs de pommier qui bordaient les couloirs, ainsi que l’effluve de champagne qui flottait dans la foule.

"Le genre d’histoire que j’adore et qui donne une âme à cet hôtel."

Une cuisine créative qui rend hommage au terroir

Le St-Regis abrite deux restaurants, la brasserie Bahia Blanca fusionnant la cuisine française contemporaine et les influences marocaines et le Bahia Vista Beach Bar & Grill qui propose des fruits de mer fraîchement pêchés préparés sur le grill Josper, chapeautés par le chef Salim Aït Ezzine qui a travaillé auprès de chefs aussi prestigieux que Yannick Alleno, Philippe Jourdin, Jean-François Piège ou Giancarlo Morelli.

Je n’ai pas pu tester le restaurant de plage avec sa vue à 360° sur la grande bleue car le temps ne le permettait pas. Mais j’ai fait une cure de poissons et de fruits de mer à la brasserie : délicieux tagine aux coquilles Saint-Jacques, calamars, palourdes, gambas, risotto onctueux à l’encre de sèche et coquillages, sushis et California rolls,…

J’ai craqué pour une Pavlova aux fruits exotiques peu sucrée et bien moelleuse.

Et adoré la carte du petit déjeuner mêlant spécialités marocaines (crêpes, œufs au khli) et délicieux plats internationaux : œufs Benedicte, assiettes de fromages et charcuteries, crèpes nutella banane, pancakes,…Mes coups de cœur ? Le pain perdu aux fruits rouges et la confiture d’orange (recette dans la Newsletter).

Un Spa où le temps s’arrête

J’ai aussi testé le spa qui abrite un centre de remise en forme, trois jacuzzis, un hammam, un sauna, cinq salles de soins et une suite pour couples donnant toutes sur la mer.  Les soins rendent hommage aux traditions de bien-être des femmes berbères, et à leur rapport aux plantes et à la nature, en partenariat avec Sothys et Maroc Maroc. Le massage relaxant prodigué par Khouloud m’a relaxée et régénérée en même temps. 

 

Au St-Regis, il y a aussi un centre de plus de 500 m2 consacré aux événements (mariages, anniversaires, conférences,…), construit autour d’un patio inspiré des riads.

L’Astor ballroom, avec son jardin donnant sur la Méditerranée, peut accueillir jusqu’à 280 invités.

Ce week-end a été une véritable parenthèse enchantée qui m’a ressourcée. 

Quel plaisir aussi de parcourir la distance entre Tanger et Tamuda Bay en voiture et d’admirer les paysages montagneux verdoyants. Venant de Marrakech où c’est déjà l’été, j’ai eu l’impression de traverser un pays de cocagne où les moutons sont dodus et où entre deux averses, les arc-en- ciel hachurent le ciel.  Un vrai bonheur !