Le titre n’est pas très vendeur, mais j’ai adoré cette série indonésienne, la première produite par Netflix, pour son sujet qui m’a plongée dans un univers que je ne connaissais pas, sa lenteur et son esthétisme.
Inspirée du roman Gadis Kretek, de Ratih Kumala, elle dresse le portrait d’une héroïne indépendante qui lutte, dans les années 60, pour s’imposer dans l’industrie locale du tabac. Désireuse de créer une nouvelle saveur pour les kreteks (cigarettes aux clous de girofle) de l’entreprise de son père, elle se heurte au patriarcat.
Le premier épisode s’ouvre sur Soeraja qui sur son lit de mort, appelle Jeng Yah, une femme qui n’est pas sa femme et fait jurer à son fils Lebas, héritier avec ses deux frères de Kretek Djagad Raja, le plus grand empire indonésien de kreteks, de la retrouver. Lors de sa visite au musée Kretek, il rencontre l’une des donatrices du musée, Arum et ils découvrent ensemble ce qui est arrivé à leurs familles respectives dans les années 60 en lisant une série de lettres intimes.
Cigarette Girl est plus qu’une simple histoire d’amour, c’est aussi un voyage, à travers trois générations, dans l’histoire indonésienne, de la période coloniale néerlandaise à l’occupation japonaise, à la lutte pour l’indépendance et au coup d’État sanglant de 1965, au cours duquel un demi-million d’Indonésiens ont été pourchassés et tués et qui a eu des conséquences dramatiques sur les protagonistes de la série.
Sur Netflix