J’ai toujours aimé les créations de Valérie Barkowski que je suis depuis ses débuts au Maroc. Elle a été une des pionnières dans l’art de revisiter l’artisanat marocain avec sa marque de linge de maison raffiné et intemporel créée en 1997 et Mia Zia, une marque d’accessoires mode qu’elle a cédée il y a quelque temps. Avec la marque No-Mad India dont elle était la directrice artistique, elle a aussi sublimé l’artisanat indien. Elle a également ouvert une maison d’hôtes, Dar Kawa, en plein coeur de la médina de Marrakech, ainsi qu’une jolie boutique à Dar El Bacha, dans laquelle elle présente ses collections de linge de maison.
Restée coincée à Bruxelles pendant le confinement, elle n’a pas mis sa créativité en sommeil.
Dans un nouveau monde masqué, elle a redessiné librement les contours de l’humanité, avec deux rondelles de carotte, un vieux clou, du gingembre, des boutons ressurgis du fond de ses tiroirs, des nouilles de riz, des pistils de fleurs ou des tiges ramassées lors de balades oxygénantes.
Résultat ? 54+1 portraits (au départ, il y en avait 72) infiniment esthétiques et expressifs. Partagés sur les réseaux sociaux, ces figures immortalisées au smartphone ont permis une interconnexion en un clin d’oeil, à la manière du projet MeetmyWilson initié par David Leppan, sorte de vague numérique de sympathie et de liens destinée à combattre le sentiment de solitude né du confinement.
Retouchées, mises en page par Franc’Pairon, et imprimées sur du papier haut grammage, les photos de Mr Maximinus, Mrs Agate Power, Sultan Walla, Madame Rêve, Mama Wemba sont reparties en trois familles : les Primitifs, les Ethniques et les Kwanita. Tous ces personnages aux patronymes plein d’humour nous racontent dans leur propre langage la subtilité et la puissance de l’imaginaire. Un très bel objet à offrir pour prolonger ce lien et provoquer des sourires.
Livre édité à 250 exemplaires numérotés et signés. Format A4, 88 pages, 50 euros sur www.valeriebarkowski.com