J’étais déjà fan de la marque américaine L’Objet, mais le fruit de leur collaboration avec les frères Haas m’a renversée.
Inspirée par le Joshua Tree Park que j’ai sillonné quand je vivais à Los Angeles parce qu’il me renvoyait à l’un des plus beaux albums de U2, cette collection conçue en étroite collaboration avec Elad Yifrach, le directeur artistique de L’Objet est complètement « crazy ».
Elle explore l’univers des arts de la table, de la décoration, du textile et du parfum à travers une famille de personnages originaux. Des monstres en porcelaine renferment des bougies ou des assiettes, servent à faire brûler de l’encens, à servir la salade ou le thé ; des poulpes à corne permettent d’ouvrir les lettres, etc. Une lampe et une bougie en biscuit s’inspirent du désert Mojave et sont décorées de la lune, de palmiers et de cactus. Le service du même nom est d’un sublime raffinement avec ses incrustations d’or. Et le clou de la collection est la série de 12 bols avec couvercle en édition limitée de 15 exemplaires représentant des monstres et des animaux : serpent à sornettes, lézard, tortue, tigre, grenouille à la flèche empoisonnée, léopard jaune, poisson Napoléon,…
Qui sont les auteurs de ses objets complètement déjantés, qui sont les frères Haas ?
Deux génies qui ont créé pour l’acteur Tobey Maguire avant d’ouvrir leur atelier à Los Angeles en 2010. Après une première collection très remarquée mêlant poésie et pornographie, ils ont travaillé avec Peter Marino sur l’aménagement de la Maison Louis Vuitton Shanghai et conçu du mobilier pour Versace. Leur côte a vite grimpé et leurs oeuvres provocatrices, biomorphiques, colorés et fantaisistes ont attiré les collectionneurs.
Les jumeaux Simon et Nikolai ont grandi au Texas dans une famille d’artistes : leur mère est scénariste, leur père peintre et sculpteur et leur grand frère acteur. Ils ont commencé très tôt à transformer des objets et à manipuler des matières. A 14 ans ils créent une paire de vagins pantoufles baptisée « pussyfoots »…A Vingt ans, Simon fait l’école de design de Rhode Island pendant que son frère part en tournée avec un groupe de musique. Ils finissent par rejoindre leur frère à Los Angeles où ils commencent à travailler ensemble.
Leurs sources d’inspiration ? La musique, la mode, l’art, le cinéma, le porno, la mode et Los Angeles. Leur truc ? Transcender les disciplines.
Leurs meubles affichent des prix élevés car ils utilisent des matériaux nobles (résine, métal, argile, fer, laiton, bronze, porcelaine, fourrure) qu’ils sortent de leur utilisation habituelle. Pas toujours compris par les puritains américains qui ont conspué leur fauteuil à testicules en laiton, ils ne cessent de repousser les frontières du politiquement correct et tentent de rassembler les gens autour de sujets universels comme le sexe.
Leur collection pour L’Objet est d’une excentricité rafraîchissante.
Des objets qui rendent l’ordinaire extraordinaire.
Je n’ai pas l’habitude d’écrire des posts aussi longs, mais la collan Haas Brothers X L’Objet valait bien ces quelque 500 mots…
Au Maroc, L’Objet est représenté par Nuances Maisons